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Un premier pas ... Tous les jours.

Nous sommes tous entourés de personnes. Des proches, comme nos frères, nos sœurs, nos parents, nos compagnes ou compagnons, nos enfants, nos amis. Des collègues de travail. Par moment, nous oublions les êtres derrière les «fonctions» qu’ils occupent dans nos vies. Ce qu’ils devraient faire ou ne pas faire. Leurs rôles et leurs actions prennent le centre de nos relations. Nous ne voyons plus les personnes comme des êtres sensibles, « fabriquées » elles aussi de leurs bagages culturels, sociaux, familiaux … , leur craintes, leurs envies propres, leur désir de vie. Leurs comportements peuvent réveiller de vieilles blessures en nous pas totalement résolues. Si nous sommes gênés, c’est qu’en nous quelque-chose travaille, plus profondément. Ils nous renvoient des parties de nous-mêmes qui sont encore fragiles et incomprises.


Nous devrions apprendre, dès notre enfance, à aborder les difficultés que nous rencontrons, par petites touches, tous les jours. Trop ou plein de petites choses accumulées sont toujours difficile à gérer, à digérer. Certains d’entre nous, par peur, par manque de confiance en soi, par manque d’inspiration, … laissent leurs problèmes prendre une place de plus en plus conséquente jusqu’à parfois ne plus pouvoir bouger. Les difficultés étant souvent considérées comme négatives, comme si elles ne faisaient pas partie de la vie. Pourtant, on le sait tous au fond, elles sont aussi la vie ! Elles nous forgent, elles expriment nos désirs, nos limites, nos émotions. Elles sont nécessaires.


Lorsque les problèmes s’entassent, ils monopolisent insidieusement et inconsciemment notre attention pour devenir petit à petit une préoccupation constante. L’accumulation de problèmes nous demandera, tôt au tard, de leurs faire face, avec nous ou malgré nous. Une larme de trop … fera tout déborder. Notre corps parlera si notre raison et nos émotions ne peuvent être entendues, c’est une chose certaine.


Alors, il est toujours temps d’apprendre, de comprendre que nos problèmes sont surtout des occasions de grandir, de changer des parties de nous. L’ancrer petit à petit comme une discipline quotidienne et régulière. Une façon d’être comme un art de vivre.


Un grand problème peut, parfois, se découper en dix petites difficultés. Mais aujourd’hui, on ne sait plus comment le fractionner pour qu’il devienne moins monstrueux. Alors dans ce cas, on pourra l’aborder par une série d’essais. Une première fois. Puis une seconde fois, un peu plus tard. Et y revenir encore, après quelques semaines. Le problème perdra de sa force, à chaque fois que nous l’aborderons en conscience.

Je reste seul(e), calmement, avec mon problème. Je le constate : il y a de l’épuisement en moi, il y a de la tristesse, il y a de la colère, il n’y a plus d’envies.... La première fois, je peux ne pas y trouver d’issue et me sentir submergé(e). Mais je lui ai fait face et ce n’est pas la peur qui m’aura freiné dans mon élan de vivre même si le problème, lui, demeure, pour le moment. Je pourrai peut-être me dire à ce moment là : je me suis confronté(e) à moi-même et c’est déjà ça ! En fait, c’est le premier pas et c’est énorme.


J’ai pu vérifier qu’en m’y confrontant, je n’avais pas plus mal qu’avant alors j’y retourne une seconde fois, sans trop attendre. Tous les jours si il le faut. Constater ce qui se passe en moi. La spirale pour la résolution de mes difficultés s’est mise en marche. Je reste avec mon problème, sans compromis. Je me sens envahi(e), j’en ai marre qu’il soit toujours là alors que je lui fais face tous les jours ! ... Peut-être ! Oui, encore, cette fois-ci ! Cependant, l’intensité a diminué. Je le sens, le ressens. Je n’y trouve pas plus d’issues aujourd’hui mais j’ai continué à mettre en mouvement. Et si il y a mouvement, tôt ou tard, il y aura déplacement. C’est une question d’exercice, d’apprentissage, de persévérance, d’ancrage. J’oserai le reprendre la semaine prochaine.


Je lui donne du temps. J’y reviens. Une semaine s’est écoulée. Un mois, peut-être plus. Peu importe. Pour certains problèmes, le temps est salutaire. Nous devons accepter de nous occuper de nos difficultés tout en leur accordant le temps nécessaire pour qu’ils viennent à maturité. En fait, c’est nous qui grandissons avec les problèmes. C’est le courage que nous déployons pour faire face à nos difficultés, régulièrement et quotidiennement, qui nous revient en bénéfice. «En maturité». Une connaissance de soi améliorée. Telle est l’expérience. Pour jour après jour, gagner en éclaircissements, en légèreté.


Alors petit à petit, pas à pas, vont grandir mes habiletés à mieux me comprendre afin que je puisse développer plus de quiétude et de douceur vis-à-vis de moi-même. J’apprendrai à mieux me connaître, à reconnaître les difficultés quand elles arrivent, à leur faire face quand elles arrivent ... Sans attendre qu'elles s'amoncellent ... car je sais aujourd'hui que ça fait trop mal.


Et les autres ! Les autres, proches ou lointains, resteront les Autres. Mais si mon regard change sur moi-même, il changera aussi sur eux ! A ce moment là, les contrariétés, les blessures prendront une autre forme, plus authentique et responsable.


Bien sincèrement, Corinne

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