top of page

Et si on … faisait de nos crises de vie une possibilité de se connaître et de s’aimer davantage ?


La vie est comme un paysage vallonné et le moral a ses hauts et ses bas.

Mais qu’en est-il lorsque le vallon se transforme en pics et crevasses et que l’on n’arrive plus à remonter la pente?


« Cela fait déjà trois mois que je suis sans entrain, fatiguée, lessivée.»

« La nuit, je n’arrive pas à dormir et je suis hanté par des pensées obsédantes. Le matin, vidé de toute énergie, je n’arrive pas à me lever. »

« J’ai des angoisses dont je ne connais pas la cause.»


Ces états vous sont-ils familiers?

Avez-vous le sentiment de perdre pied, de ne plus avoir prise sur les choses?



Alors, c’est quoi une crise ?

Nos vies sont émaillées de crises de toutes sortes : crise de la quarantaine, crise de la trentaine, crise d’adolescence, …


Les crises sont de étapes de vie qui ont des causes, des conséquences, et parfois même une fonction vitale si on peut les voir ainsi.


Elles peuvent provenir de coups réels et concrets de la vie comme des pertes de proches, un divorce, un licenciement, une maladie, un échec douloureux ou alors, des questionnements, des conflits psychiques, des doutes existentiels …

Bien entendu, ces éléments internes (vie psychique) et externes (événements de vie) sont le plus souvent en interaction.


En effet, celui qui vit un drame va souffrir, mais pas nécessairement faire « une crise ». Cette notion est fondamentale pour comprendre ce qu’est une crise. Une crise n’est pas une simple souffrance aussi violente et cruelle soit elle.

Une crise est une douleur psychique qui s’accompagne d’une violente remise en question de soi et de sa vie !

Lorsqu’un évènement de vie déclenche une crise, c’est qu’il devient le détonateur, d’une bombe déjà existante et refoulée, une goutte d’eau qui fait déborder un vase qui se remplit toujours plus qu’il ne se vide…

Dans l’après coup d’une crise, avec le « recul » comme on dit, il est fréquent qu’on la juge incontournable.

« Ça devait finir par arriver, l’évènement a précipité les choses… »

La crise signe la présence de problèmes profonds dans nos vies, qu’il s’agisse de choix, ou de douleurs psychiques refoulées !

J’insiste sur la dimension violente de la remise en question de la « crise ». Encore une fois, il est normal et sain de se poser des questions sur nos vies, surtout après un drame personnel, mais il y a une différence entre se questionner afin de modifier à bonne escient des choses dans notre existence et prendre le contrepied de tout ce qu’on a fait et été jusqu’à présent, ou encore tout détruire …



Prenons l’exemple d’une séparation.

La séparation génère toujours des douleurs psychiques et des questionnements naturels, mais qui peuvent se transformer en attaques profondes de soi ou de la façon dont on a vécu jusque-là :

« Pourquoi ai-je raté ma vie de couple ? Pourquoi n’ai-je pas réagi avant ?»

« Ai-je mal choisi mon conjoint ? »

« Je n’ai pas su protéger mes enfants de cette peine, suis-je un mauvais parent ? »…


Beaucoup de pères racontent comme ils ont redécouvert leurs enfants et leur paternité après la séparation. Ils ne se réjouissent pas de l’échec de leur vie de couple, mais ils changent certains de leurs fonctionnements et en tirent un réel bénéfice. D’autres parents, malheureusement, se perdent dans leur colère et leur chagrin, et terrassent à coups de reproches, eux-mêmes, l’ex ou l’entourage. La séparation peut donc déboucher sur une nouvelle vie à laquelle chacun va tenter de s’adapter sainement, ou alors sur une crise violente et destructrice.

La destructivité de la crise est le témoin de l’impuissance du psychisme à digérer le coup. Alors, comme un petit enfant, on casse tout, pour se défouler, pour refuser la réalité, pour faire que ce nouveau demain n’existe pas. On refuse la réalité sauvagement et pathétiquement. La comparaison avec l’enfant n’est pas neutre, elle est volontaire. Lorsque nous prenons un coup de la vie, une part de nous « régresse », perd son contrôle adulte, pour laisser l’enfant blessé aux commandes.



Et ... l’enfant s’y connait en crises !


Toute la vie infantile est jalonnée de mini-crises. C’est en réalité un parcours naturel, des étapes de développement, des moments nécessaires d’adaptation. Les crises de l’enfance, comme la période du « non », les refus alimentaires des petits au moment du sevrage et de la diversification, les angoisses du coucher… témoignent en général de l’angoisse de l’enfant devant un changement. Quelque chose change, lui échappe, n’est plus comme avant, et il ne sait pas quoi en faire. C’est une perte de repère et de contrôle, et son « étrange » comportement est en réalité une marque d’opposition, une tentative désespérée de stopper ou au moins freiner l’évolution naturelle des choses. Lorsque la vie familiale est agréable, et que l’enfant va bien, il fera sa « petite crise » quelques semaines et progressivement se calmera car il s’adaptera positivement à sa nouvelle réalité. Le petit qui refuse de manger autre chose que le sein de sa mère ou le biberon, s’oppose au changement, à la perte de cette chaleur affective. Mais s’il gagne des moments de plaisir par le jeu avec ses parents, des regards de fierté pour ses progrès, ou qu’il découvre le délice de nouveaux aliments, alors il acceptera progressivement de quitter son opposition.


La « crise normale » est celle qui permet de s’adapter et d’avancer.
La crise devient pathologique si elle bloque l’enfant, l’ado ou l’adulte, de façon durable et abîme ses relations aux autres, en clair si un cercle vicieux se met en place.

Nos crises ne sont pas de vaines souffrances, et ne doivent pas être réduites à « un mauvais moment à passer ». Il faut les respecter, les comprendre, tenter d’y apporter des réponses saines et durables, et contenir leur destructivité excessive. Elles disent des choses profondes sur nous, notre passé, notre présent et des solutions à trouver pour un meilleur et authentique avenir !



Elles sont les moments idéaux pour une psychothérapie, afin de mieux comprendre ce que ce passage de vie raconte en nous !


Reconnaissez votre souffrance et ayez l’audace d’entreprendre quelque chose! Adressez-vous à quelqu’un en qui vous avez confiance et qui vous écoute. Les crises psychiques peuvent se manifester sous diverses formes et la façon dont elles sont vécues et perçues diffère d’une personne à l’autre. Une crise psychique n’est ni un caprice ni un échec personnel.


Nous avons vu que les crises surviennent souvent dans des contextes particuliers comme des difficultés personnelles, des expériences éprouvantes, des surmenages prolongés mais une souffrance psychique peut surgir de façon soudaine et inopinée. Il est parfois malaisé de distinguer une crise psychique d’un banal passage à vide.

Si vous avez un doute, consultez un spécialiste en qui vous avez confiance.



Merci de votre lecture, Corinne

Si vous souhaitez réagir à cet article ou le partager, n’hésitez pas !







    bottom of page