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Quelles sont les idées forces de la thérapie brève self inductive ?


  • C’est difficile à entendre (du latin entendre, tendre vers) lorsque l’on va mal et que l’on souffre beaucoup mais le symptôme, ce qui gêne ou fait souffrir, n’est pas la source du problème. C’est au contraire une tentative de solution (pour une partie psychique minoritaire qui n’a pas le droit à la reconnaissance et à l’expression). C’est une partie de nous-même qui veut être entendue et pour ce faire, elle « cogne de plus en plus à la porte ».


  • Par conséquent, chercher à faire disparaître ou diminuer le symptôme est l’exact inverse de la démarche libératrice. Or, c’est l’option la plus couramment adoptée par beaucoup de soignants, actuellement, dans notre culture.


  • La partie minoritaire, source du symptôme, a été stimulée, réveillée, accentuée par un changement survenu dans les semaines ou les mois précédents, a parfois perduré pendant des années. La recherche du « changement qui a déstabilisé le système » sera donc souvent très utile pour savoir quelle partie « minoritaire, interdite de reconnaissance et d’expression » cherche désormais à s’exprimer à travers le symptôme.


  • Pour que le symptôme et le problème disparaissent, il est nécessaire que la personne qui consulte agisse autrement qu’elle ne le fait d’habitude. D’habitude, elle refuse de donner une place à cette partie d’elle-même refoulée, et pense que son équilibre (psychique, relationnel) en dépend. Par conséquent, plus le patient applique ses solutions habituelles (de répression), plus le problème s’installe ou s’aggrave. Il finit par perdre l’espoir et par perdre confiance dans ses capacités.


  • Tout changement dans la façon de gérer ces questions représente pour le patient (comme pour nous tous) une menace identitaire. D’où les tendances spontanées à « résister au changement », et à éviter si possible de gérer notre complexité due à notre ambivalence. On fonctionne sur certaines parties de nous-même et on évite de voir les parties contraires.


  • Si le thérapeute pousse vers le changement, il risque fortement de favoriser la peur du patient (même si celui-ci désire aller mieux !) et donc sa résistance au changement. La plupart des thérapeutes poussent au changement puis cherchent à diminuer cette peur (par la persuasion, par la manipulation, par la séduction, par la visualisation, la sophrologie, la relaxation, etc), et à contourner les résistances (en les interprétant, en argumentant,…).


  • Le thérapeute TBSI va procéder d’une façon radicalement différente, en freinant lui même le changement, et en respectant la résistance. Exemples : diminuer la demande de changement à un simple premier but, proposer une minuscule expérience nouvelle, accepter que ça sera difficile à réaliser, comprendre la résistance, etc.


  • Mais, pour que ceci soit efficace, il faut que, auparavant, le thérapeute ait tout d’abord très fortement stimulé la perspective de changement. Particulièrement celle concernant un virage à 180°par rapport aux façons de faire habituelles du patient.


  • Cette manière de procéder ne sera rendue possible que si le thérapeute a :

  1. renoncé à « étiqueter » le patient (en particulier, en évitant le plus possible de recourir aux critères psycho-pathologiques), car cela risquerait de figer la situation au lieu de la fluidifier ;

  2. évité de chercher un « problème » (tel que la répétition inconsciente du traumatisme) et est resté focalisé sur le fait qu’avec ses comportements bizarres ou symptomatiques le patient cherche quelque chose de « positif » (pour une partie de lui-même) ;

  3. ceci sera plus facile si le thérapeute trouve en lui-même une résonance à ces comportements : ça ne lui est donc pas totalement étranger, il peut se sentir concerné a minima ;

  4. de ce fait , il voit l’autre comme une personne humaine qui se débat, et non comme un cas pathologique. Lui-même, se sentant touché intérieurement, reste aussi une personne humaine dans cette relation. En TBSI, cette recherche particulière de l’alliance thérapeutique est très importante ;

  5. la croyance dans les capacités du patient (dont plusieurs techniques TBSI montrent et font ressentir leur présence, au patient) induit un effet Rosenthal : je m’attends à ce qu’il change et ça l’aide à le faire ;

  6. au total l’attitude du thérapeute (respect, humilité, bienveillance, coopération, refus d’étiqueter, éviter si possible l’anamnèse, ne pas être le supposé sachant, etc) est un facteur capital. D’où les techniques comme « la danse de gémellité », « la conversation soutenue », « la relation d’équivalence », la position basse (« non-expert »).


Cette thérapie brève correspond au besoin actuel des gens, qui souhaitent des résultats rapides et visibles. Tout le monde, loin de là, n’est pas prêt pour une cure psychanalytique, dont le but est d’aller rectifier les soubassements mêmes de la structure psychique et des traumatismes qui l’ont influencée.Mais la TBSI ne rejette pas l’idée d’un travail long et profond (par la psychanalyse ou la psychanalyse rêve éveillé, en particulier) pour ceux qui le souhaitent. Ce chemin psychanalytique est alors moins centré sur l’aide immédiate, et plus axé sur la nécessité de dénouer les nœuds inconscients qui mènent notre destinée.


Pourquoi le nom de Thérapie Brève Self Inductive ? Parce que le positionnement du thérapeute et les techniques adoptées induisent , d’une manière naturelle, le fait que le patient (re)découvre les capacités de son propre Self et la façon nouvelle, qui en découle, de traiter son problème.


En quelques séances (de 3 à 10 séances maximum), la personne qui consulte, expérimente une sortie inattendue de son propre labyrinthe et peut se fier désormais plus aisément à sa boussole interne, ainsi qu’à ses compétences pour traiter la complexité de sa vie interne et relationnelle.


Merci pour votre lecture, à très bientôt,

Corinne Domer

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